cycle de cours-conférences de la professeure invitée Quitterie Cazes

Retour aux actualités

Quitterie Cazes est actuellement professeure d’histoire de l’art médiéval à l’université de Toulouse Jean-Jaurès, où elle enseigne depuis 2011. Antérieurement, elle a été maître de conférence à l’université de Paris 1-Panthéon Sorbonne (1996-2011) et archéologue (1981-1996).
Ses thèmes de recherche actuels portent sur l’architecture et la sculpture romane dans le Sud-Ouest de la France. Le cloître de Moissac, l’abbatiale de Conques, les églises toulousaines de Saint-Sernin, la Daurade, Saint-Pierre-de-Cuisines ont ainsi été analysés en utilisant à la fois les techniques de l’archéologie du bâti, les ressources archivistiques et les données iconographiques fournies par la sculpture. Ce milieu particulièrement fécond aux XIe et XIIe siècles est mis en perspective par la confrontation avec des monuments plus lointains, dans le sud de la France et le nord de l’Espagne.
Les deux cours proposés visent à explorer les stratégies mises en œuvre par les commanditaires des programmes sculptés à destination des différents publics visés. Pour ce faire, on analysera deux édifices proches dans l’espace et dans le temps, c’est-à-dire culturellement cohérents : la collégiale Saint-Sernin de Toulouse et le cloître comme le grand portail de l’abbaye de Moissac, deux ensembles récemment réétudiés.
Saint-Sernin est l’une des très grandes églises romanes du monde occidental, dont l’essentiel des travaux se déroule entre les années 1070 et les années 1100. Cinq portails sont mis en place, en deux séquences chronologiques distinctes qui marquent un approfondissement du discours porté par la sculpture ; deux d’entre eux sont destinés chanoines de la collégiale, trois autres aux passants. Les différences qu’ils manifestent sont porteuses de sens, que l’on cherchera à expliciter lors du premier cours.
Les programmes mis en œuvre dans l’abbaye de Moissac émanent d’un autre milieu, celui d’un riche monastère passé dans l’orbite de Cluny au milieu du XIe siècle et dans lequel l’écrit tient une place importante. Le cloître, bien connu pour ses sculptures, daté de 1100 par une monumentale inscription, peut être interprété comme porteur d’un magistral commentaire des Ecritures à destination des moines. La tour-porche et son portail, réalisés une génération plus tard, s’inscrivent dans une autre dynamique, qui vise à placer les moines comme des intermédiaires privilégiés et efficaces entre le monde actuel et la Jérusalem céleste. C’est ce que nous tenterons de démontrer à l’occasion du second cours.

• mardi 28 mars | 18.00-20.00
Les chanoines face à la ville : les cinq portails de Saint-Sernin de Toulouse (v. 1070 ‑ v. 1100)

• mercredi 29 mars | 18.00-20.00
Un discours pour les moines, un autre pour les passants : le cloître et le grand portail de Moissac (1100 ‑ v. 1125)

Lieu
Université libre de Bruxelles
Campus du Solbosch
Auditoire DC2.206
(bâtiment D, au rez-de-chaussée)