Dans le cadre des marchés publics ouverts par la Région de Bruxelles-Capitales, le CReA-Patrimoine a mené, d’octobre 2016 à avril 2017, une intervention sur les maisons nos 13 et 14 de la Grand-Place de Bruxelles.
Cette étude a permis de dresser de manière précise l’évolution générale, depuis le XIVe-XVIe siècle à nos jours, de ces deux bâtisses implantées le long de la Grand-Place et à l’emprise particulièrement importante. Elle a également permis de mettre en évidence la présence de noyaux anciens avec notamment un bâtiment en brique en fond de parcelle du n° 14 et, à hauteur du n° 13, de deux maisons se développant de part et d’autre du réseau viaire reliant, à l’époque, la Grand-Place à l’Impasse de la Cuve en cœur d’îlot. Ces découvertes démontrent une fois encore que de nombreux vestiges ont été préservés des bombes françaises de 1695 et permettent de nuancer cette vision courante de l’histoire événementielle de la ville de Bruxelles. Les résultats mettent également l’accent sur l’importance que représente la phase de reconstruction suivant le bombardement et témoignent à nouveau de l’intense densification du bâti dès la fin du XVIIe siècle et ce, jusqu’au début du XXe siècle. Celle-ci se traduit tant en hauteur qu’au sol jusqu’à quasiment recouvrir l’entièreté des parcelles.
On notera finalement les nombreux réaménagements réalisés durant les XIXe et XXe siècles et destinés soit à des restaurations générales de l’édifice des Ducs de Brabant (toitures, façades, etc.), soit à la réorganisation des espaces internes des différents secteurs par l’aménagement de cloisons diverses ou par la suppression de maçonneries entières, facilitant par ce biais la circulation entre noyaux désormais unifiés.
Fig 1. Photographie des façades des nos 13 et 14 depuis la Grand-Place (© AVB).
Fig. 2. Mur percé de trois niches à mitres, daté du XIV-XVIe siècle.