Études géoarchéologiques

Dans le cadre d’une convention avec la Région de Bruxelles-Capitale, le CReA-Patrimoine assure les études géoarchéologiques sur le territoire régional. Celles-ci portent essentiellement sur l’étude de l’urbanisation de Bruxelles à travers l’analyse de la stratigraphie urbaine.

La stratigraphie urbaine se caractérise par son épaisseur et sa complexité. Elle résulte de multiples phases d’occupation superposées. L’approche géoarchéologique s’est montrée particulièrement adaptée pour étudier et comprendre cette complexité. En complément, nos travaux se concentrent sur les Terres Noires et les dépôts microstratifiés sans pour autant s’y limiter.

Les Terres Noires urbaines sont des unités de fouille de couleur sombre, homogènes en apparence, souvent riches en matériaux archéologiques et qui s’étalent sur de larges surfaces. Elles constituent une partie essentielle des stratigraphies urbaines, difficilement interprétables à l’aide des techniques archéologiques traditionnelles. Notre approche géoarchéologique (étude de terrain et micromorphologie complétée d’analyses physico-chimiques) permet de comprendre la formation complexe de ces dépôts et d’identifier les activités humaines dont elles témoignent.

L’étude systématique de ces Terres Noires vise plusieurs objectifs :

  • Comprendre les processus de formation des terres noires
    Les multiples études démontrent que les Terres Noires bruxelloises résultent d’interactions entre des processus humains (résidant en une succession d’activités) et de phénomènes naturels tels que le colluvionnement ou les bioturbations. Ceci implique que les diverses stratigraphies et leurs composantes terres noires doivent s’étudier au cas par cas.
  • Identifier les activités humaines
    Les Terres Noires témoignent de séries d’activités humaines, telles que le pâturage, l’agriculture, l’artisanat ou la gestion des déchêts.
  • Contribuer à l’étude de la structuration de l’espace
    La synthèse de l’étude des Terres Noires en Région de Bruxelles Capitale permet de mieux comprendre l’organisation de l’espace en milieu urbain ou péri-urbain.

Notamment:

  • la distribution d’activités relevant des secteurs primaire et secondaire (activités agricoles, zones d’extraction, artisanat…) pour les différentes époques ;
  • les processus d’urbanisation des différents quartiers de la ville ;
  • le développement durable et la résilience urbaine par la mesure de l’impact de ces activités sur l’environnement (pollution, modification du relief…).

Des études géoarchéologiques sont également conduites pour des sites urbains situés en Flandre (Alost, Anvers, Lierre, Tongres) et en Région Wallonne (Mons).

Bibliographie

Devos, Y., 2018. Near total and inorganic phosphorus concentrations as a proxy for identifying ancient activities in urban contexts. The example of Brussels’ Dark Earth (Belgium). Geoarchaeology, 33, 470-485.

Devos, Y., Nicosia, C., Vrydaghs, L. & Modrie, S., 2013a. Studying urban stratigraphy: Dark Earth and a microstratified sequence on the site of the Court of Hoogstraeten (Brussels, Belgium). Integrating archaeopedology and phytolith analysis. Quaternary International, 315, 147-166.

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