Charles Thiry

Profile picture for user cthiry
Chercheur doctorant
profile_email
CV

Formation universitaire :

Master | 2016
Master II Civilisation Histoire Patrimoine et Source, Mention Assez Bien (13,945), Université de Poitiers (France)
Maitrise | 2015
Master I Civilisation Histoire Patrimoine et Source, Mention Bien, Université de Poitiers (France)
Licence | 2014
Licence Histoire de l’Art et Archéologie, Mention Passable, Université de Poitiers (France)
Baccalauréat général | 2011
Section littéraire, option musique, Lycée Pierre-et-Marie-Curie, Châteauroux (France)

Présentation des enseignements
  • Professeur d’Histoire-Géographie | Mai – Juillet 2019
    Collège Georges Charpak, Brindas (69, France)
  • Professeur de Lettre-Histoire | Septembre 2021 – Janvier 2022
    Lycée Professionnel Édouard Branly, Lyon 5e Arrondissement (69, France)
Présentation des recherches

La céramique d'Assouan : traditions, ruptures et échanges aux confins de l'Égypte tardive.
Étude d’un quartier domestique de la période saïte à la dernière dynastie indigène.

Mes travaux de thèse portent sur l’étude du mobilier céramique du Secteur 3 d’Assouan, et s’inscrivent dans le cadre de la mission conjointe entre l’Institut Suisse de Recherche Architecturales et Archéologiques de l’Ancienne Égypte et les autorités égyptiennes. Elles visent à mieux connaitre la consommation de céramique dans un quartier domestique d’époque saïto-perse, et de la fin de la période pharaonique.

Les objectifs de cette thèse sont multiples. Il s’agit d’entreprendre une étude à la fois typologique et chronologique des céramiques d’Assouan. Les recherches sur la céramique de cette époque sont rares en Haute-Égypte, à l’exception de la région thébaine et d’Éléphantine, contrairement aux études plus nombreuses dans les régions septentrionales de l’Égypte (aussi bien le Delta que le Nord-Sinaï). Ce travail vise donc à combler des lacunes sur la céramique méridionale égyptienne, dans une région frontière, gardant l’entrée sud du pays. La céramique locale est marquée par une abondante production domestique, aussi bien dans la vaisselle fine (bols, assiettes) que les conteneurs de tailles diverses (jarres de stockage notamment). Plusieurs éléments provenant des grandes oasis du désert occidental ont aussi été mis au jour dans les fouilles (Dakhla, Kharga, Bahariya). Ces conteneurs servant notamment pour le transport de l’eau et probablement de baratte. Conçues en argile à base de kaolinite locale, leurs pâtes sont très différentes des argiles alluviales et marneuses de la vallée du Nil.

Aux confins de l’Égypte durant cette période, à proximité de la frontière à la fois du pays et de la satrapie, l’étude du mobilier céramique ne se veut pas juste un catalogue de forme. Cette étude aborde la céramique comme témoin de la tradition égyptienne, dans une période de grand bouleversement politique, social et économique. Si l’aspect politique est complexe à appréhender sur ce seul matériel, l’aspect social (dans un objectif de tradition) met en avant les ruptures et continuités que l’on peut suivre durant les périodes tardives. Encore peu connus à Assouan, les éléments provenant de la région thébaine mettent en avant des liens avec le site que nous étudions. Le faciès montre un encrage important dans la tradition des périodes précédentes (que ce soit koushites ou antérieurs). La notion de tradition est souvent associée à celle de rupture et d’évolution. Le renouvellement de la documentation provenant des fouilles d’Assouan offre de nouvelles perspectives de recherche des changements morphologiques (la forme du vase) et typologiques (son type : bol, assiette, etc.) dans un contexte archéologique domestique. En outre, la porosité des traditions et l’adaptation des formes étrangères participent aussi activement à ces changements, avec l’apparition de nouveaux répertoires formels, notamment des volutes sur le modèle oriental. Dans certains cas, on remarque un réel changement typologique entre la tradition pharaonique présentant des formes plus profondes et qui sont plus ouvertes et moins profondes dans les dernières périodes d’occupation du site.

L’aspect économique du mobilier céramique et de ses échanges aussi bien à l’échelle méditerranéenne que local en Haute-Égypte offre une perspective d’une étude sur la diffusion des productions qu’elles soient étrangère ou provenant des centres de productions égyptiens. La céramique mise au jour à Assouan permet d’émettre deux hypothèses. La première est que cette région isolée n’est pas nécessairement desservie par les importations grecques et levantines, malgré la présence de quelques fragments d’amphores syro-levantines et de productions attiques. Cette dynamique des échanges que l’on trouve principalement dans le nord du territoire, et qui arrive ensuite dans les régions sud (notamment à Karnak) n’apparait pas nécessairement à Assouan. En outre, l’observation des pâtes semble indiquer la présence importante d’importations de production indigène, notamment de la région de Karnak. Si les études dans la partie septentrionale de l’Égypte mettent en avant un riche commerce à l’intérieur du pays (principalement via le Nil), les régions méridionales semblent être le parent pauvre. Depuis une dizaine d’années, on remarque une hausse des publications provenant de la région thébaine. Or les études concernant l’extrême sud du territoire national sont très limitées. Cette thèse a pour ambition de mettre en avant l’importance du site comme un marché des productions thébaines, mais aussi venant des oasis, ainsi que du nord du pays. Le premier constat est la faible quantité d’importation comparée aux productions locales imitant ces conteneurs et formes étrangères. Dans le cas du Secteur 3, la part de fragments importés peut être anecdotique, bien que les questionnements qui y sont liés sont riches de données. Si la majorité des conteneurs étrangers se retrouvent dans l’ensemble du territoire égyptien : amphores grécoégéennes, amphores syro-levantines, la particularité d’Assouan se trouve dans un type de produits originaires d’Assyrie, nommées eggshells. Il s’agit de bol assyrien très fin et assez rare, nous permettant de mettre en avant une présence étrangère à Assouan.

En conclusion, il apparait que cette thèse a pour ambition de combler des lacunes dans notre connaissance de la consommation de céramique durant les périodes tardives et de compléter les données issues des sites voisins comme Éléphantine. En outre, l’étude du site pourra nous éclairer sur la problématique de la présence militaire dans cette région, attestée par Hérodote notamment. À l’échelle régionale, il s’agit aussi de comprendre le rôle d’Assouan, petite ville aux confins du pays, mais proche des voies commerciales majeures de l’Égypte. Enfin, il s’agira de comprendre comment évolue le vaisselier céramique de cette période, entre une tradition pharaonique et une évolution à la fois technique et morphologique, dans une Égypte au cœur d’un commerce méditerranéen intense et terre de convoitise entre ses voisins.

Travaux sélectionnés
  • Fouilles archéologiques en Égypte
    Depuis 2019 : Membre de la mission suisse d’Assouan, étude du mobilier céramique du Secteur 3. Directeur : Cornelius von Pilgrim et Wolfgang Müller
  • Fouilles archéologiques en France
  • Fouilles au Châteaubleau (Châteaubleau, Seine-et-Marne (77), France
    Campagne 2018, du 23 juillet au 25 aout, Responsable d’opération : Fabien Pilon
  • Fouilles d’Agentomagus (Argenton sur Creuse, Indre (36), France)
    Campagne 2018, du 18 Juin au 14 Juillet, Responsable d’opération : Simon Girond
  • Fouilles d’Agentomagus (Argenton sur Creuse, Indre (36), France)
    Campagne 2016, du 1er au 26 Aout, Responsable d’opération : Annette Levasseur
  • Fouilles d’Agentomagus (Argenton sur Creuse, Indre (36), France)
    Campagne 2016, du 13 au 22 Juillet, Responsable d’opération : Yoann Rabaste (I.N.R.A.P.)
  • Fouille de Poitiers (Poitiers, Vienne (86), France)
    Campagne préventive dans le quartier Saint-Cyprien, du 15 au 26 Avril 2013, Responsable d’opération : Fréderic Gerber